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[2021] programme en préparation pour ce département : Aisne (02)
Visite commentée du château, son histoire. Plusieurs expositions sont prévues dans les pièces du château (évènement à finaliser en fonction des contraintes CoVid). Cette année visite exceptionnelle du grenier du château et de sa charpente.
Situé dans la vallée de l'Oise, à proximité immédiate de la Fère et du polygone de son école d'artillerie, le village de Charmes eut beaucoup à souffrir des multiples sièges de la ville.
C'est en 1601 que Jean du Passage, fils puîné de Nicolas, seigneur de Sinceny et d'Autreville, acquiert la terre de Charmes avec son épouse, Marie d'Y, en échange d'une rente servie à Charles d'Héricourt. A sa mort, survenue deux ans plus tard, lui succède son fils François qui épouse en 1643 Anne de Flavigny et fait une belle carrière militaire. Lieutenant-colonel au régiment de Lannoy, major de la place de Brisach, puis lieutenant du Roi à Colmar, il ne doit pas souvent résider dans sa terre, qui se trouve par ailleurs exposée dans les années 1650 aux saccages répétés des troupes en campagne (3).
C'est à Bernard du Passage, son fils, qui fait entreprendre la construction du château entre 1677, date de son mariage avec sa cousine Françoise de Flavigny, et 1688, date de sa mort prématurée. Il lègue sa terre de Charmes à son oncle Robert du Chesne, fils du second mariage de sa grand-mère avec Josias du Chesne (4). Viennent ensuite Charles du Chesne, lieutenant-colonel au régiment de Poitou, qui épouse Madeleine de Théis, et sa fille Jeanne, veuve de Julien d'Aboville, inspecteur au Corps royal d'Artillerie de la Fère, dont le deuxième époux, Charles-Louis de Flavigny, meurt en 1741 à Charmes.
Né en 1731 à la Fère, Charles-François, comte de Flavigny, page de la Petite Ecurie, est promu colonel aux gardes françaises en 1779, l'année où sa mère lui fait don de la terre de Charmes (5). Elu dix ans plus tard député suppléant de la noblesse du bailliage de Saint-Quentin aux Etats Généraux, puis promu maréchal de camp en 1791, il se retire prudemment dans sa terre, ce qui ne l'empêche pas de paraître très suspect aux yeux du Comité révolutionnaire de la Fère. Incarcéré à Chauny, mais finalement libéré, il devient en 1802 maire de Charmes où il meurt l'année suivante. Son fils Anne-Louis, lieutenant en second au régiment des gardes françaises et commandant de l'artillerie de ce régiment, a été arrêté le soir du 10 août 1792. Incarcéré pendant dix-huit mois à Saint-Lazare, il a vainement tenté de se prévaloir de sa qualité de cultivateur et d'exploitant de faïencerie (6). Finalement inculpé dans la conspiration des poudres, il a été guillotiné le 24 juillet 1794, avec sa soeur Madeleine, comtesse Desvieux.
Aux déprédations révolutionnaires succèdent celles commises en 1815 par les troupes alliées, pendant le blocus de la Fère. A Charmes, rapporte un témoin, le château était dans un tel état de bouleversement que la description qu'on en ferait serait au-dessous de toute idée ; vingt mille francs ne suffiraient pas pour le restaurer et le remeubler. Mme de Flavigny, propriétaire du château, femme la plus respectable, ne méritait point d'être traitée ainsi par l'ennemi et les habitants qui auraient dû racheter les meubles qui se vendirent à vil prix (8). Acquis à la fin du XIXe siècle par Jules-Paul Bonal et restauré après les dégâts subis en 1917, puis revendu il y a une trentaine d'années à un agriculteur et privé de la quasi totalité de son parc (9), le vieux château a été racheté il y a une huitaine d'années et restauré par M. Louis-Michel Connen.
A la sortie du village, sur la route de Bertaucourt, se profile au fond d'une ancienne cour d'exploitation l'imposante silhouette de son corps de logis inachevé, rare témoin de l'architecture picarde de l'époque Louis XIV. Daté de 1684 par le dessin des briques du grand pignon latéral marquant l'interruption des travaux, et aussi par le millésime gravé sur le linteau de la lucarne subsistante, il est flanqué sur la droite d'une aile en légère saillie, de même élévation et coiffée comme lui d'un haut comble à forte pente (10). Ses grandes façades de briques apparaissent structurées par un réseau de pierre particulièrement dense, formant une sorte de quadrillage : cordons, larmiers et corniche à modillons dessinent les horizontales, chaînes et jambes de pierre harpées les verticales. Les fenêtres de l'étage, bien qu'agrandies par la suppression de leur allège, correspondent aux travées de l'ordonnance primitive, très espacées, de même que la survivante des petites lucarnes à fronton de pierre qui les surmontaient, au pied du grand comble. Au rez-de-chaussée, en revanche, plusieurs fenêtres ont été percées au XVIIIe siècle, lors de l'adjonction des ailes latérales, basses et couvertes de toits à la Mansart, dont l'une portait la date de 1746 (11).
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Informations détaillées extraites du Guide Tourisme France :
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