![]() |

Publicité
1
. Principal intérêt de l'église de Saint-Créac : les fresques du XVIe classées Monument Historique.
Le principal attrait de l'église de Saint-Créac est le chevet roman orné de fresques murales de style gréco-byzantin datant du XVIème siècle, au plafond du chœur et sur les murs côté Nord et Sud.
Une grande campagne de restauration de l'église commença à partir de 1832. Ces fresques furent complètement restaurées en 1863 par le peintre agenais Toussaint Desbeaux : elles ont justifié leur classement Monuments Historiques le 5 décembre 1908.
Elles ont de nouveau été rénovées en 1996 par Mme Pontelevy, artiste peintre, sous la direction de l'inspecteur des Monuments Historiques du Gers de l’époque, Mme Sire.
2
. Histoire du village et de l'église de Saint-Créac
Le village de Saint-Créac a probablement été fondé à l'époque gallo-romaine au IVème ou Vème siècle, après que des chrétiens romains ont fui les persécutions à Rome pour s’installer dans le sud-ouest de la Gaulle, suite au martyre du diacre Saint-Cyriaque en l’an 304. Il est ainsi probable que ces chrétiens ont fondé une villa romaine du nom de Saint-Cyriacus sur les lieux du village actuel, comme tendent à le prouver les nombreuses pièces de monnaies aux effigies notamment des empereurs Maximien et Dioclétien (286-310) et les morceaux de vaisselle romaine découverts sur place (voir le trésor de Saint-Créac au musée archéologique d’Eauze). Et au fil du temps le nom de Saint-Cyriacus se modifia en Saint-Ciriaque (ou Saint-Cricq), puis Saint-Céac. L’église de Saint-Créac fut construite et agrandie au XIIème siècle, probablement à partir d’un édifice antérieur.
Pendant la guerre de cent ans, le village subit les assauts destructeurs d’Édouard Plantagenêt de Woodstock, dit le " Prince noir ", Prince d’Aquitaine (1330-1376), qui détruisit tout le village et l’église en 1369 (lui ou un de ses lieutenants !), dont seule une partie de l’abside et une partie du mur Nord, datant du XIIème, ont été épargnées et subsistent encore aujourd’hui (visibles depuis le cimetière côté Est).
Ce " Prince Noir " de l’Arratz a envahi Saint-Créac et demandé aux Saint-Créacais de se rendre, ce qu’ils refusèrent : ils furent tous massacrés. Quand des travaux sont réalisés aujourd’hui dans le village, il n’est pas rare de trouver des squelettes enterrés, témoignage de ces massacres, car fin 1369 Saint-Créac n’était qu’un vaste cimetière. Au moyen-âge, on dit que le village comptait plus de mille habitants. On dit aussi qu’un château fort existait au midi de l'église, débordant donc de la route actuelle, comme peuvent l’attester quelques vieilles pierres dans le sol alentour.
L'église fut ensuite relevée aux XVème et XVIème siècles, et c’est à cette époque que les fresques d’inspiration byzantine ont été réalisées.
3
. Saint-Loup
L’église est dédiée à Saint-Loup. Saint Loup ou Leu (Lupus en latin), né à Orléans vers 573, évêque de Sens vers 614 et saint catholique français ; mort à Brienon-sur-Armançon (département de l'Yonne, région Bourgogne-Franche-Comté) le 1er septembre 623 (à ne pas confondre avec un autre Saint-Loup, évêque de Troyes, mort en 479). Pourquoi l’évêque Saint-Loup a donné son nom à l’église de Saint-Créac, nul ne le sait…
A gauche du Christ et de la statue de l'évêque Saint-Loup un reliquaire est exposé sur une crédence dans l'arche de la chapelle Nord. On peut y lire “Ex ossibus Sti Lupi / Episcopi Senonensis” (= Os de St-Loup, Evêque de Sens).
A l’intérieur du reliquaire, dans le tube en verre contenant la relique, un certificat signé par l'archevêque Victor-Felix Bernadou le 1er septembre 1880, atteste que l’os est bien de l’évêque Saint-Loup ! Comment a-t-il fait pour vérifier, mystère…
4
. Autres objets incrits MH ou d'intérêt majeur dans l'église
L'église et le mur d'enceinte du cimetière entourant l’église, ont été inscrits Monuments Historiques en totalité en 1995, confirmant ainsi le grand intérêt historique de l’église de Saint-Créac.
4.1. Deux autres objets de l’église ont été inscrits Monument Historique :
o Groupe sculpté " Vierge de la Pitié " : la pietà
On peut admirer à l’entrée de l’église à gauche sous la tribune une remarquable pietà en bois polychrome du XVIIème, au-dessus des fonds baptismaux. Cette sculpture en bois doré nécessite une sérieuse restauration. Cette pietà a été inscrite Monument Historique le 12 mai 1997
o Fonderie de cloche datée de 1743 :
Deux cloches sont accrochées au mur clocher de l’église qui possède trois emplacements : une cloche fondue en 1829 par le lorrain Augustin Martin ; elle a été descendue, restaurée et raccrochée en 2008 par l’entreprise Bodet Campanaire ; et une cloche très ancienne, datée de 1743, la plus petite, accrochée à droite en regardant vers l’Ouest, avec des inscriptions en partie effacées (probablement à la révolution) ; son joug/mouton de cloche a été remplacé en 2008.
Cette cloche datée de 1743 a été inscrite Monument Historique le 22 décembre 2008.
4.2. Chapiteaux romans du XIIème siècle
Un ensemble de deux chapiteaux romans du portail du XIIème siècle, a été trouvé gisant dans un appentis de l’église en 1957. Les archéologues du Gers pensent qu’ils proviennent du portail de l’église rebâti en 1861 : il s’agirait d’une représentation maladroite du thème de "la lutte du bien et du mal ".
Ils ont été identifiés et répertoriés lors de l’inventaire réalisé en 1979 par la DRAC. Ils avaient été volés en 1957 et retrouvés chez un antiquaire à Montauban par M. Henri Polge, conservateur du musée d’Auch (voir lettre de M. Polge à M. Robert Mesuret, conservateur des musées de Toulouse, du 27 août 1957). Ils sont aujourd’hui conservés par le Musée des Amériques à Auch.
Des discussions sont en cours pour étudier la possibilité de les rapatrier à Saint-Créac et de les mettre en valeur sous le porche d’entrée de l’église, après aménagement approprié et protection de l’entrée.
4.3. Deux anges du XVIIIème siècle
Deux sculptures polychrome en terre cuite représentant un ange adorateur du XVIIIème siècle (seules les ailes des anges sont en bois) trônent de part et d’autre de l’autel principal (qui lui date du second empire, de même que les deux chapelles Nord et Sud).
Elles sont dans un mauvais état de conservation et mériteraient une restauration complète. Des contacts ont été pris avec la DRAC en vue de leur inscription MH, qui a donné son accord.
4.4. Croix de mission
La municipalité de Saint-Créac a œuvré pour la restauration de son patrimoine depuis de nombreuses années. La croix de mission du XIXème qui se trouve à l’extérieur à gauche en entrant dans l’église et qui était fortement dégradée, a ainsi été restaurée grâce à l’appui de la Fondation du Patrimoine et à la souscription faite auprès des villageois et des habitants de la région, en 2015.
4.5. Chasublier de la sacristie
En 2017, la municipalité a également procédé à la restauration du chasublier de la sacristie (en très mauvais état) qui abrite une collection d’une vingtaine d’ornements liturgiques datant du XVIIIème/XIXème d’une très grande valeur : il a été restauré par l’ébéniste Thierry Albert, de Sainte-Christie.
4.6. Chemin de croix
Avant le dernier rafraichissement des peintures dans la nef, il existait un Chemin de Croix accroché au mur, sculptures en bas-relief faites d’un amalgame de plâtre et de sciure de bois. Lors de l’inventaire exhaustif réalisé par la Conservation du Patrimoine du Département du Gers, il a été identifié que ce Chemin de Croix (dont 2 stations sont manquantes : les 11 et 12), qui présente sur chaque station l’emblème impérial de Napoléon III, provient d’un voyage effectué en 1862 dans le Gers par l’impératrice Eugénie, qui en a alors fait don à la commune. Le même Chemin de Croix a été identifié à Fréchencourt dans la Somme où il a été inscrit Monument Historique.
Une restauration complète de celui de Saint-Créac s’impose : elle est actuellement à l’étude et la Conservatrice du Gers a été sollicitée pour également le classer MH.
4.7. Autels du second empire
L’autel principal en marbre ainsi que ceux des chapelles Nord et Sud datent du Second Empire (1852-1870). Ils ont été réalisés par les ateliers Dasquier de Toulouse. L'autel principal présente des statues en marbre du Bon Berger (Jésus) entouré des quatre évangélistes : St-Luc et le taureau, St-Jean et l'aigle, St-Mathieu et l'ange, St-Marc et le lion. La chapelle côté Nord, avec l'autel dédié à St-Joseph, date de 1863. La chapelle côté Sud, avec l’autel dédié à la Sainte-Vierge, a été réalisée en 1861 grâce aux dons de la famille Montaubric-Moulins, comme indiqué que le mur Sud du transept.
4.8. Vitraux du maitre verrier Amédée Bergès
Outre le vitrail au-dessus de l’autel, représentant l’évêque Saint Loup sur fond damassé, patron de l’église, côté Est du chœur, le maître verrier Amédée Bergès de Toulouse (1861-1863) a réalisé deux autres vitraux dans les transepts Nord (Joseph à l'enfant en médaillon central) et Sud (Vierge à l'enfant remettant le rosaire à St-Dominique).
4.9. Autres objets d’intérêt
A l’extérieur de l’église, en descendant au lavoir à 100m de l’église, on peut voir une pierre sculptée en réemploi, au-dessus de l’arcade de la fontaine construite vers 1850 par M. Montaubric (également mécène de la chapelle Sud de l’église) : un chrisme semi-circulaire de 23 cm de diamètre, provenant vraisemblablement d’une fenêtre de l’ancienne église romane du XIIème.
Chrisme : symbole datant du christianisme primitif, formé des deux lettres grecques I (iota) et ? (khi), des initiales de ??s??? ???st?? (Jésus-Christ); puis des deux lettres grecques ?(khi) et ?(rhô), des deux premières lettres du mot ???st?? (Christ)
Public concerné : Tout public
L'église de Saint-Créac fut construite à partir d'un édifice antérieur datant probablement du VIe siècle, dont il subsiste l'abside. L'église dépendait d'une ancienne commanderie de Saint-Jean-de-Jérusalem (peut-être celle de Goutz près de Fleurance).
Elle fut remaniée et agrandie au XIIe siècle, probablement par les Templiers dont Saint-Créac était un fief. Le château fort était au midi de l'église, débordant donc la route actuelle.
L'église fut ravagée pendant la guerre de Cent Ans par le Prince Noir. Seul fut épargné le chœur de l'église, qui date donc du XIIe, avec un prolongement sur un mur. L'église fut relevée aux XVe et XVIe siècles.
Le principal attrait de l'église est le chevet roman orné de peintures murales de style gréco-byzantin datant probablement du XVe siècle, au plafond du chœur et sur les murs côté Nord et Sud.
Une grande campagne de restauration de l'église commença à partir de 1832. Les fresques murales furent complètement restaurées, voire refaites, en 1863 par l'agenais Toussaint d'Esbeaux : elles ont justifié leur classement au titre des Monuments Historiques le 5 décembre 1908.
Au milieu du chœur, dans un losange, le Christ assis sur son trône, la tête entourée d'un nimbe en forme de croix, bénissant d'une main, tenant de l'autre un globe terrestre appuyé sur le genou. Aux quatre coins du losange, les attributs bien connus des quatre évangélistes : l'aigle de saint Jean, le boeuf de saint Luc, l'ange de saint Mathias et le lion de saint Marc. Sur l'arc doubleau séparatif, huit personnages bibliques avec texte biblique en lettres gothiques.
L’ensemble de l’église, avec le mur d'enceinte de son cimetière, a été inscrite MH en mai 1995.
Autres éléments remarquables :
- Les vitraux des ateliers du peintre et maître verrier Amédée Bergès de Toulouse (1861-1863) :
- Transept sud : Joseph à l'Enfant en médaillon central ;
- Transept nord : Vierge à l'Enfant remettant le rosaire à saint Dominique ;
- Verrière d'axe côté Est du chœur : l’évêque saint Loup, sur fond damassé ;
- Belles rosaces et peintures des corbeaux soutenant les ogives sur les bas-côtés de la nef, également refaites par le peintre Toussaint Desbeaux ;
- Statue de St-Antoine ;
- Pietà en bois polychrome (XVIe) à l’entrée de l’église à gauche sous la tribune, au-dessus des fonds baptismaux ;
- Sur la tribune, un petit orgue (en phase d’achèvement), construit de façon originale (puisque le buffet est une armoire de château) par Patrice Bellet, facteur d’orgues, installé à Saint-Créac.
Parking devant la mairie.
samedi 20 septembre 2025 - 10:00 - 12:00, 16:00 - 18:30 , dimanche 21 septembre 2025 - 10:00 - 12:30, 15:00 - 18:30
Vente au public: livres de photographies format A4 et A5, brochure d'imprimerie format A4; photographies sur papier format A4 et toiles 50x70. Participation des visiteurs vivement appréciée. NB : Réservé pour cérémonie de mariage samedi 20 de 12h à 16h
Informations détaillées extraites du Guide Tourisme France :
- consultez aussi la fiche Église Saint-Loup
- consultez aussi la fiche du département du Gers
| Publicité |