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[2021] programme en préparation pour ce département : Paris (75)
Charlotte Delbo (1913-1985) est écrivaine et dramaturge On lui doit notamment la retranscription des cours de Louis Jouvet, dont elle est l'assistante avant la Seconde Guerre Mondiale. Elle est arrêtée chez elle pour faits de résistance, avec son mari, en mars 1942. D'abord internée à la prison de la Santé, elle passe ensuite un an au fort de Romainville, avant d'être déportée vers Auschwitz dans un convoi de 230 femmes, le seul convoi de déportées politiques françaises. Son oeuvre, constituée de récits et de pièces de théâtre, se fonde sur ces deux expériences de vie : la lutte politique et la déportation. Grande figure de la Résistance, aux côtés de Germaine Tillion et Marie-Claude Vaillant-Couturier, son écriture rend compte de l'événement concentrationnaire, et en particulier celui de l'enfermement collectif et déshumanisant de ces femmes, dont elle se fait le témoin et le porte-voix. Elle montre leurs luttes, leurs espoirs et leurs rencontre s, dans un e forme qu'elle cherche à rendre résolument sensible et poétique.
Description
Dans cette perspective, Les Hommes, pièce en deux actes, écrite en 1978, se veut à la fois oeuvre mémorielle, politique et littéraire Au fort de Romainville, les résistantes prisonnières attendent la déportation. Pour passer le temps et tromper l'angoisse, elles décident de monter une pièce du répertoire, Un Caprice de Musset. Chacune prend son rôle, en fonction de ses capacités d'avant-guerre : Françoise à la mise en scène, Cécile aux costumes, Renée aux décors... Mais le théâtre suffit-il au réconfort en ces temps troublés ? Les Hommes est une pièce au titre paradoxal puisqu'elle met exclusivement en scène des femmes. Des femmes telles qu'on n'en voit pas dans la littérature classique, dominée par un regard masculin, des femmes résistantes, combattantes, indépendantes. Des femmes qui nous racontent leur rapport au monde, leurs solidarités, leurs peurs et leurs luttes. Le choix de ce titre souligne le renversement du point de vue littéraire unive rsel masculin et des imaginaires de la lutte. Ce n'est plus le masculin qui l'emporte, les hommes n'étant plus pour ces femmes que l'horizon vacillant de l'espoir.
Dans le contexte historique planté par la dramaturge se pose une question tragique : celle des limites du divertissement.
Car le lieu clos de la prison ne laisse aucune échappatoire. Le spectateur, la spectatrice savent ce qui va advenir, l'attendent avec un peu d'anxiété, mais surtout avec la vague lassitude d'un devoir à accomplir : il faut écouter, savoir, se souvenir. Peu à peu l'espace de l'inhospitalier, du désespoir, se meut en expérience du vivant et de la communauté. L'éclatement devient sororité, l'ennui création, et l'Histoire théâtre. Les corps, les voix vibrent et le choeur se forme.
Organisation et animation
Compagnie : Tenter de vivre - Mise en scène : Marie Friess et Noé Rozenblat Avec : Zoé Jocteur-Monrozier, Juliette Beau, Juliet Evrard, Giulia Gaddi, Louise Giron de Faucher, Ariane Issartel, Julie Keyser, Hélène Thil et Ondine Policand. Costumes : Julie Keyser
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Informations détaillées extraites du Guide Tourisme France :
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